samedi 27 février 2010

NATURALIA : TALONNER BIOCOOP & LA VIE CLAIRE

Lu sur le site du journal Capital le 27 février 2010
Alain Carini veut développer Naturalia sans le dénaturer
Nouveau propriétaire de l’enseigne de produits bio, le groupe Monoprix a chargé ce pro de la distribution de lui donner une envergure nationale. Objectif : talonner Biocoop et La Vie claire.

Ce n’est qu’un petit supermarché de quartier, à Paris. Pourtant, suivre Alain Carini lorsqu’il visite un magasin Naturalia ne s’expédie pas en dix minutes. Le patron du numéro 3 français des produits bio déambule entre les linéaires des huiles essentielles, des vins ou des céréales avec un mot pour chaque vendeur, s’inquiétant des difficultés de logement de l’un et de l’aménagement des horaires de l’autre. Aux fruits et légumes, il s’arrête pour expliquer à une cliente que les sacs en plastique biodégradable sont plus écologiques que les sacs en papier puis accueille avec le sourire un con­cur­rent venu examiner la carte des sandwichs du nouveau rayon «snacking».

Talents d’organisateur. Nommé directeur général de Naturalia en juillet 2008, Alain Carini a tout de suite compris que l’enseigne, créée dans les années 1970 par des fondus d’agriculture biologique, n’obéissait pas aux règles de la distribution classique. Afin de prendre pied sur le marché du commerce bio, Monoprix venait de racheter l’entreprise et lui en avait confié les rênes en lui assignant une mis­sion ambitieuse : transformer ce réseau parisien d’une trentaine de magasins en une enseigne d’envergure na­tionale sans toucher à ce qui avait fait son succès – une offre 100% bio, une relation de proximité avec la clientèle et une traçabilité garantie des produits. Bref, il s’agissait de se donner les moyens de rivaliser avec les puissants Biocoop (318 maga­sins) et La Vie claire (180 points de vente).

Si Monoprix a choisi de confier les clés de Naturalia à Alain Carini, c’est d’abord pour ses talents d’organisateur. C’est lui qui a piloté la fusion des systèmes d’information de Monoprix et de Prisunic. Et qui a ensuite dirigé pendant six ans la logistique et la chaîne d’appro­visionnement. C’est à cette épo­que, d’ailleurs, qu’il signe une première décision écologique en remplaçant des camions par le train pour livrer les magasins dans Paris. Mais la conversion au bio de ce fils et petit-fils de cuisinières de métier va met­tre plus longtemps à se concrétiser. «Il m’ar­rivait d’être client de Naturalia, mais en néophyte, se souvient-il.

Tout cela me paraissait même un peu mystérieux.» Il a donc choisi de commencer son mandat par une immersion complète en magasin. Pendant quinze jours, il a partagé le quotidien de ses collaborateurs, du vendeur au chef de rayon en passant par le manutentionnaire en entrepôt. Et pour assurer une transition en douceur, il a gardé auprès de lui pendant six mois les deux ex-propriétaires de ­l’enseigne, Emma­nuel de La Baume et Eric Vo­chel, deux anciens de Danone arrivés à la tête du réseau en 1997.

Ce quadra à ­l’allure juvénile n’a pas gardé de ses années HEC un goût immodéré pour les grosses structu­res. Et il se félicite au­jour­d’hui d’avoir trouvé chez Naturalia un environnement à sa mesure : «Certains se sont étonnés que j’accepte de passer du comité exécutif de Monoprix à une PME de 400 personnes. Mais ici, on se con­naît presque tous, les informations remontent plus facilement et les projets peuvent être mis en œuvre plus rapide­ment.»

De ses débuts dans le conseil chez Deloitte, à une époque où le cabinet ne comptait guère plus d’une quarantaine de colla­borateurs, Alain Carini garde un bon souvenir. C’est pourquoi il n’a pas hésité à faire appel à un consultant, Pierre Daru, d’Hommes et Performances, pour mettre en place une organisation moins centralisée, plus proche de celle de la grande distribution, avec cinq directions régionales et des chefs de secteur. Une petite révolution au sein du réseau. «Nous sommes très autonomes, confirme Caroline Séguret, chef de produit. Aussi bien dans la gestion et le développement de nos rayons que dans les relations avec nos fournisseurs.» Au siège, où s’activent 80 personnes, la hiérar­chie reste très courte et les décisions se prennent de manière consensuelle, quitte parfois à perdre en rapidité.

L’organisation de la chaîne d’approvisionnement a aussi bénéficié de l’expérience acquise par Alain Carini dans la grande distribution. En douze mois, il a réussi à réduire sérieusement les ruptures de stocks dans les rayons, qui touchaient près d’un quart des produits ! Le DG sait que c’est en améliorant tout le circuit en amont qu’il pourra faire évoluer durablement le chiffre d’affaires de l’enseigne (80 millions d’euros en 2009).

Tout l’enjeu consiste à garantir davantage de volumes aux fournisseurs afin de pouvoir proposer des prix de détail raisonnables. Les relations avec les producteurs sont fondées sur la confiance, la transparence et la durée, loin des pratiques des acheteurs des grandes centrales qui cherchent à tirer les prix au maximum. «On négocie, bien sûr, explique Caroline Séguret, mais on discute d’abord de la qualité des produits.»

Olivier Markarian, directeur commercial de Markal, un producteur de céréales bio installé dans la Drôme, confirme que le partenariat se fait en bonne intelligence. «Mais n’allez pas croire que ce sont des interlocuteurs désintéressés pour autant, nuance-t-il. Naturalia cherche à vendre à des tarifs acceptables pour ses consommateurs.» Alain Carini et ses équipes ne laissent donc rien au hasard. Le gel douche a ainsi été conditionné en bidons de 1 litre, ce qui a permis d’atteindre les 10 euros le litre, un tarif qui rivalise avec les Ushuaïa bio vendus en supermarché.

Vigilant sur les étiquettes. Car même si les adeptes du bio privilégient la qualité des produits, ils ne sont pas prêts à n’importe quelle concession. Ils accepteront de payer 2 euros un pot de crème fraîche vendu 1,40 euro au Carrefour Market voisin… à condition de ne pas trouver le même produit à 1,80 eu­ro chez Biocoop ou La Vie claire. Pour justifier l’écart de prix, Alain Carini aurait alors inté­rêt à présen­ter de bons arguments. Il est d’ail­leurs bien capable d’en­traîner le client mécontent jusqu’à son bureau pour le convaincre. Quand on a pris goût à la proximité, difficile de revenir en arrière !

Francis Lecompte

vendredi 26 février 2010

MAGASINS EPHEMERES D'AMEUBLEMENT "NEW CONTEMPORAIN"

Lu sur le site de Communiqué de Presse Gratuit le 26 février 2010
Les magasins de meuble et de décoration New Contemporain sont les leaders sur le marché des magasins éphémères d’ameublement

Ils proposent des collections de salons, canapés, salles à manger, fauteuils de style rustique ou contemporain et des objets de décoration, ainsi que des literies électriques et des fauteuils relaxants. Ils proposent aussi une gamme complète de produits d’entretien. Dans un souci de qualité, les produits New Contemporain sont de fabrication européenne.
Un choix publicitaire innovant au service de produits de fabrication européenne

Les magasins sont souvent implantés dans des zones commerciales en périphérie des grandes agglomérations. Chaque magasin New Contemporain est divisé en deux parties. Outre le “show room”, chaque magasin New Contemporain dispose d’un entrepôt sur la partie arrière.

New Contemporain a fait le choix très innovant d’offrir des cadeaux pour faire découvrir son enseigne, plutôt que d’investir dans de la publicité classique – radio, télévision, presse – dont les tarifs sont souvent exorbitants… Ainsi ce sont les personnes contactées par téléphone qui profitent directement de l’effort de communication de New Contemporain !

Les clients potentiels sont contactés par téléphone dans le cadre d’animations par invitation téléphonique et ou écrite qui sont confiées à des prestataires spécialisés, à l’occasion d’opérations commerciales organisées sur le plan national dans différents magasins New Contemporain, durant une période donnée.

Ces opérations commerciales consistent en un jeu avec pré-tirage sans aucune obligation d’achat, désignant les gagnants avant leur visite dans un magasin New Contemporain. Le grand tirage permet de gagner de superbes lots, comme par exemple des Toyota Yaris (huit Toyoya Yaris ont déjà été gagnées !), des scooters, des ordinateurs de bureau, des écrans plasma, des lots multimédias.

Les lots New Contemporain sont tous sélectionnés pour leur qualité, leur design et leur technologie. Le règlement des jeux organisés par New Contemporain est déposé chez Maître Lacaze Olivier, huissier de justice àBordeaux qui contrôle la régularité des opérations.

Contrairement à des enseignes dont les jeux ne s’adressent qu’aux couples, les jeux organisés par New Contemporain s’adressent aussi bien aux célibataires qu’aux couples.

Pour tout renseignement et information sur les magasins New Contemporain, ou pour toute question liée au SAV, vous pouvez contacter New Contemporain au numéro vert 0 805 655 650 (appel gratuit depuis un poste fixe), ou bien par email sur le site http://www.new-contemporain.fr, ou enfin en remplissant le formulaire dans la page « contact » du site.

BONOBO VISE LES 200 MAGASINS POUR 2010

Lu sur le site du journal Franchise Magazine le 26 février 2010
Bonobo vise les 200 magasins d’ici fin 2010

Par Mathieu Bahuet, Franchise-Magazine.com

PRÊT-À-PORTER MIXTE - DEVELOPPEMENT, publié le jeudi 25 février 2010
Lancée en décembre 2006, l’enseigne de jeans mixtes du groupe Beaumanoir ne connaît pas la crise. En 2009, Bonobo indique un chiffre d’affaires en progression de +21 % à périmètre constant. "Les excellents indicateurs commerciaux confirment que notre modèle répond aux attentes du marché. Nous allons accélérer le développement et mettre les moyens nécessaires pour augmenter la notoriété de la marque sur son savoir-faire : le « Jeans dressing » accessible. Cette accélération sera possible grâce aux supports et expertises back office du groupe Beaumanoir", explique Yann Jaslet, directeur de l’enseigne.
Côté développement, Bonobo affiche à ce jour un parc de 160 magasins, dont 2/3 d’affiliés, le ratio classique au sein du groupe Beaumanoir (Cache Cache, Patrice Bréal, Scottage et Morgan). L’an passé, la chaîne a inauguré une trentaine de nouveaux points de vente et doit faire de même en 2010, en mettant l’accent sur la commission-affiliation (23 projets mentionnés). Ce qui devrait permettre d’atteindre le cap des 200 boutiques sous enseigne. La chaîne a par ailleurs récemment ouvert son dernier concept store à Saint-Malo, fief du groupe, sur 160 m². Un magasin qui se veut la vitrine de la griffe dédiée aux 25/30 ans.
Présente à l’international depuis quelques mois avec un premier magasin en Italie, Bonobo espère s’implanter dans 3 nouveaux pays cette année.

PRODUITS HALAL : HAL'SHOP VEUT MODERNISER L'OFFRE

Lu sur le site du journal Les Echos le 26 février 2010
Les Stratégies Marketing - Publicité

Hal'Shop veut moderniser l'offre de produits halal

[ 26/02/10 ]
Un nouveau concept de magasins veut s'adresser à une population musulmane jeune en quête d'aliments variés, mais aussi à tous les consommateurs adeptes de saveurs méditerranéennes.
Le premier magasin Hal'Shop ouvrira ses portes mercredi, à Nanterre.

Mercredi, un magasin halal nouvelle génération ouvrira ses portes à côté de la station RER de Nanterre Ville (Hauts-de-Seine). Avec des produits et des codes bien loin des boucheries habituelles, qui représentent en France 80 % des ventes réalisées sur ce marché. Son objectif : toucher une clientèle jeune et active qui ne se reconnaît pas dans l'offre actuelle. « L'enjeu est d'allier modernité alimentaire et tradition halal. Il faut pouvoir acheter des plats préparés à base de viande aussi bien que des bonbons sans gélatine. Or les gammes proposées en grande surface sont souvent courtes », souligne Rachid Bakhalq, le président d'Hal'Shop.

Frustré de ne pas trouver dans l'Hexagone de quoi satisfaire ses goûts, le trentenaire rappelle que plus des trois quarts des quelque 5 millions de musulmans ont moins de 45 ans. « Notre génération a autant envie de manger de la blanquette de veau que du couscous. Et n'a pas forcément le temps de cuisiner », précise-t-il.

Avec son concept, Rachid Bakhalq compte surfer sur le retour en grâce du commerce de proximité. Et sur le poids pris par le secteur. Selon l'institut Xerfi, qui vient de consacrer une étude au marché des produits halal à l'horizon 2012, les ventes globales en France sont estimées à près de 4 milliards d'euros et progressent de plus de 10 % par an. Un rythme qu'il devrait conserver.

Pour effectuer le référencement des quelque 1.000 produits différents présents en magasin, Rachid Bakhalq s'est largement appuyé sur son passé de directeur des achats. Il propose à la fois des carottes au cumin et du foie gras Labeyrie, des sauces pour tajine prêtes à l'emploi et des plats indiens comme le poulet byriani. Sans compter 27 références de sucreries garanties sans gélatine.
Espace dégustation

Et il n'a retenu que 20 % des abattoirs audités. Un message sur sa politique de sélection qu'il fait passer à travers un dessin animé diffusé en boutique sur grand écran. Mais aussi par le personnel chargé d'accueillir les consommateurs et capables de raconter l'histoire des produits. « Le client a besoin d'être rassuré. En Europe, il y a une multitude d'organismes de traçabilité », souligne le créateur de la société. Il n'en a gardé que quatre.

La rupture avec l'offre existante passe aussi par un espace de déjeuner sur le pouce situé près de l'entrée. Et une zone de dégustation doit faire connaître les gammes. « C'est une façon de revenir au commerçant à l'ancienne faisant goûter ses produits », remarque Rachid Bakhalq.

Car il vise une clientèle large. Outre les « beurgeois », il espère bien convaincre les amateurs de cuisine méditerranéenne de pousser la porte du magasin pour y trouver, par exemple, une centaine d'épices. Signe de cette ouverture, le nom Hal'Shop peut faire, selon l'interlocuteur, référence soit au halal, soit à une halle. Et le logo se voit comme un panier ou comme une lettre arabe stylisée.

Au-delà du point de vente, Hal'Shop a en effet l'ambition de devenir une marque. Et s'en est donné les moyens. L'enseigne a fait appel à l'agence de design Market Value, filiale spécialisée dans les points de vente de Team Créatif. « La rupture par rapport aux codes traditionnels passe par le vert au lieu du rouge des boucheries, par l'absence d'arabesques. Le registre graphique est moderne, avec un vocabulaire propre à la grande distribution. La transparence des vitrines donne tout de suite un aperçu de l'expérience différente qui sera vécue à l'intérieur », détaille Philippe de Mareilhac, directeur général de Market Value. Une mascotte, Hal'boy, a aussi été créée pour asseoir la personnalité de l'enseigne et « créer une proximité avec le client ».

S'il fallait un concept bien défini, c'est pour pouvoir le dupliquer. Rachid Bakhalq veut, en effet, très vite passer à la vitesse supérieure. Si le magasin pilote de Nanterre tient ses promesses, le prochain sera à Créteil, avant une arrivée dans Paris. En 2011, il table sur l'existence de trois à cinq lieux.

Il faut en effet prendre rapidement position. Car le marché est en train de se structurer. Casino, qui avait pris du retard, a mis les bouchées doubles et sorti récemment Wassila, sa marque distributeur de produits halal. De Fleury Michon à Maggi, en passant par les spécialistes comme Isla Délice, de plus en plus d'industriels étoffent leur offre. Même si quelques acteurs ont parfois fait machine arrière face à certaines réactions. La polémique actuelle concernant Quick et son test d'une offre entièrement halal dans huit de ses restaurants montre à quel point le sujet peut être complexe en France.
CLOTILDE BRIARD, Les Echo

jeudi 25 février 2010

RECUL HISTORIQUE DU COMMERCE MONDIAL EN 2009

Lu sur le site du journal LSA le 25 février 2010
Les indicateurs
Recul historique du commerce mondial en 2009
Le 24 février 2010 par FLORENT MAILLET
Le commerce mondial n'avait pas enregistré d'aussi mauvais chiffres depuis... 1945 ! Le volume des échanges commerciaux dans le monde a enregistré l'an dernier un recul de 12% en raison de la crise, a annoncé ce mercredi le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy. La contraction sans précédent des échanges mondiaux est une conséquence de la récession économique qu'ont connue les grands pays industriels l'an dernier, suite à la crise financière

LES FRANCAIS ACHETENT MOINS ET DIFFEREMMENT

Lu sur le site du journal Le Monde le 25 février 2010
Les Français achètent moins et différemment
LE MONDE | 24.02.10 | 15h04 • Mis à jour le 24.02.10 | 15h16

La consommation, ultime soutien à la croissance française, qui a jusqu'ici évité à l'économie de sombrer, est-elle en train de flancher ? Après avoir bien résisté, l'Insee a fait état, mardi 23 février, d'une chute des dépenses de consommation de produits manufacturiers de 2,7 % au mois de janvier, contre une progression de 1,3 % en décembre 2009. Même les soldes, qui jouent traditionnellement un rôle d'entraînement en début d'année, ont été décevants.
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Un signal ? "Un chiffre ne fait pas une tendance", relativise Alexander Law, économiste chez Xerfi. Ce recul est, pour une large part, la conséquence mécanique de la disparition progressive de la prime à la casse, qui avait relancé les ventes d'automobiles en fin d'année 2009. "Mais le choc est rude et il n'y a pas beaucoup de raisons d'espérer mieux au cours des prochains mois", estime M. Law.

La reprise de l'inflation - liée à la remontée des prix du pétrole - ainsi que les tensions sur le marché de l'emploi et sur les salaires devraient contribuer à rogner le pouvoir d'achat des Français. Selon le BIPE, cabinet d'études économiques, le déclin pourrait atteindre 1,2 % en 2010. Une baisse suffisante pour encourager les Français à dépenser moins et à constituer une épargne de précaution.

Les victimes de cette "sinistrose" du consommateur sont, en premier lieu, les commerçants. Pour eux, la crise se matérialise chaque jour un peu plus. Petits ou grands, tous souffrent. A ce sujet, les dernières publications des chiffres d'affaires de Carrefour, Casino ou Auchan ont été sans ambiguïté. Tous ont affiché en 2009 des ventes, en France, en recul de l'ordre de 2 % à 3 %.

Pour 2010, les premières tendances ne sont guère plus réjouissantes. A fin février, les ventes des professionnels estimées par le baromètre du commerce de détail et le cabinet d'études Xerfi ont reculé de 1,2 % en cumul annuel.

A Paris et surtout en province, certaines enseignes commencent à s'inquiéter. "On nous disait que 2009 serait l'année de la crise, et qu'en 2010 ça irait mieux. Mais sans être catastrophiste, je ne suis pas très optimiste", indique Jean-Claude Soulard, patron de l'hypermarché Système U aux Herbiers (Vendée).

Dans son magasin, M. Soulard remarque que les consommateurs achètent moins et moins cher. La viande rouge est délaissée au profit de la volaille, meilleur marché. Et au rayon poissonnerie, "si je présente un saint-pierre à 20 euros le kilo, je sais que je le ramasserai le soir, indique-t-il. Et encore, nous avons cette chance d'être dans une région où l'on ne souffre pas trop du chômage !"

Pour tenter de maintenir son chiffre d'affaires, déjà en recul de 3 % en janvier, le patron fait des efforts sur les prix, multiplie les promotions. Mais "il y a un moment où l'on aura atteint le seuil. On ne peut pas écraser nos marges. Je suis un commerçant indépendant, ce magasin, c'est mon patrimoine", explique M. Soulard.

Au supermarché Simply Market (Auchan) à Saint-Jean-de-Braye (Loiret), le directeur du magasin, Frédéric Roger, observe aussi des changements de comportements de sa clientèle qui semblent répondre à une logique de crise. "Les CSP+ (chefs d'entreprises, artisans, commerçants, cadres, professions intellectuelles supérieures) achètent moins de produits de marques et plus de MDD (marques de distributeurs, moins chères). Ceux qui achetaient des MDD se tournent vers les premiers prix, et les plus modestes... ils savent se priver", constate-t-il.

Selon M. Roger, si les hypermarchés souffrent souvent plus que les autres formats de magasins, "c'est que le client ne veut pas être tenté par l'ampleur du choix dans ces grands magasins". Dans la région, les différentes enseignes se livrent une guerre des prix sans merci. "C'est la surenchère permanente, on ne sait pas où cela va aller", s'inquiète M. Roger.

Sacrifices des plus pauvres

Mais les distributeurs ont-ils le choix ? "Cela fait bien longtemps que je n'avais pas vu une telle sensibilité des clients au prix", constate Michel-Edouard Leclerc, patron de l'enseigne du même nom. Et si son groupe est, dit-il, parvenu à faire augmenter son chiffre d'affaires de 3,2 % à surface comparable en janvier, "les marges souffrent".

Cette déflation imposée des prix explique en grande partie la baisse du chiffre d'affaires des enseignes. Mais il n'y a pas que ça. Les directeurs de magasins voient aussi apparaître un comportement nouveau. Entre 2008 et aujourd'hui, le panier moyen d'un consommateur de centres Leclerc est passé de 80 euros à 65 ou 67 euros. Autrement dit, certains ménages achètent en moyenne un à deux articles en moins.

Ce phénomène traduit-il une réalité plus inquiétante ? Si certains Français ont appris, avec la crise, à moins gaspiller, à éviter les dépenses futiles, d'autres semblent contraints de faire des sacrifices. "Les populations les plus modestes ont réduit leur consommation, indique le patron d'une grande enseigne. Cette tendance de la crise est frappante. Il y a une césure entre les riches et les plus pauvres que nous n'avions pas anticipée à ce point."
Claire Gatinois
Article paru dans l'édition du 25.02.10

lundi 22 février 2010

CELYATIS, UNE JEUNE ENSEIGNE POUR LES SENIORS

Lu sur le site du journal Points De vente le 22 février 2010
18 février 2010

Célyatis, une jeune enseigne pour les seniors


Positionnée sur le marché des seniors encore sous-exploité en France, l'enseigne Célyatis entend bien exploiter son potentiel et continuer à se développer. Sans être un point de vente de matériel médical spécialisé, Célyatis propose une offre large de produits axés santé, bien-être et mobilité pour une clientèle de 45-65 ans encore autonome. L'enseigne comble ainsi le grand vide qui existe sur ce créneau, car hormis les articles médicaux spécialisés il n'y a guère qu'une toute petite offre orientée seniors chez des distributeurs comme Nature & Découverte, Darty ou La Redoute. « Désormais le marché français est mûr pour accueillir une offre médicale spécialisée et une offre santé, bien-être », juge Jean-Louis Beneton, pdg de Célyatis. Ce dernier semble avoir vu juste. En effet, partie d'un simple site marchand, l'enseigne possède aujourd'hui deux points de vente physiques à Paris et Lyon. Une évolution possible notamment grâce à une levée de fonds et l'entrée au capital de Roger Zannier, patron du groupe éponyme spécialisé dans l'univers du textile enfant. Avec sa connaissance des réseaux de distribution, il apporte à Célyatis une nouvelle puissance de développement.


Rédaction Points de vente

mercredi 17 février 2010

OUVERTURES MULTI FORMATS POUR AUCHAN

Lu sur le site du journal Les Echos le 17 février 2010
PHILIPPE BAROUKH DIRECTEUR GÉNÉRAL D'AUCHAN HYPERMARCHES FRANCE
« Auchan va réaliser une dizaine d'ouvertures d'ici à cinq ans sur différents formats en France »

[ 17/02/10 ]
Philippe Baroukh le patron des 123 hypermarchés français du distributeur contrôlé par la famille Mulliez, révèle aux « Echos » une baisse de 1,3 % du chiffre d'affaires en 2009 (en 2008, il s'établissait à 15,3 milliards d'euros en 2008, soit 38,7 % des ventes totales du groupe Auchan), mais une hausse du taux de participation au profit des salariés. Plus que jamais convaincu par le modèle de l'hyper, il annonce aussi que « la machine est relancée » pour l'expansion de la chaîne dans l'Hexagone.
Carrefour et Casino ont publié des chiffres en baisse sensible pour leurs hypermarchés français en 2009. Comment s'est comportée l'enseigne Auchan ?

En 2009, les ventes des hypermarchés Auchan en France ont baissé de 1,3 %, hors essence et en comparable, par rapport à celles de 2008. Quand je me regarde, je me désole, car nous n'avons pas atteint nos objectifs de chiffre d'affaires. Mais, quand je me compare, je me console ! Nous avons en effet mieux résisté que nos concurrents intégrés. En outre, je suis plutôt satisfait de la façon dont l'entreprise a réagi dans un contexte déflationniste succédant à une période de forte inflation. Notre prix de vente moyen a ainsi reculé de 1,9 %, du fait des produits techniques et d'habillement et d'un report des achats dans l'alimentation vers les produits les moins chers.
Qu'est-ce qui explique cette relative bonne performance ?

Nous travaillons à « réenchanter » l'hypermarché depuis déjà 2007, et nos choix commerciaux commencent à payer. Les partis pris d'enseigne, d'abord, s'avèrent payants dans des rayons comme le bio, la poissonnerie, la cave, les fruits et légumes, la librairie, etc. Ensuite, le « self discount » dans nos magasins, décrié par certains au début, constitue une vraie réponse au maxidiscompte, dont on voit d'ailleurs qu'il a reculé en 2009. Or, dans le même temps, nos espaces ont progressé de 3 % en valeur et de 6 % en volume. Troisième point, la puissance promotionnelle de l'enseigne confirme son efficacité. La part du chiffre d'affaires réalisée en promotion a progressé de 2 points, pour représenter un quart du total des ventes l'an dernier. Tous ces éléments sont le résultat de politiques structurelles menées sur le long terme. Enfin, peut-être faut-il y voir le résultat du fait que nous croyons davantage à l'hypermarché que d'autres.
Pour la première fois depuis dix ans, Auchan va d'ailleurs ouvrir un hypermarché cette année.

Oui, la machine est relancée avec l'ouverture d'un magasin au Kremlin-Bicêtre, près de Paris, la première création ex nihilo depuis 2000. Et nous allons réaliser une dizaine d'ouvertures d'ici à cinq ans, au moins, sur différents formats, comme le prochain Auchan City qui ouvrira à l'automne à Tourcoing ou le Auchan Gourmand, exclusivement alimentaire, prévu à Marseille. Nous travaillons aussi sur des projets signés à Sarcelles, Meaux, Epinay-sur-Seine, Roissy-en-France, entre autres. Et des élus ou des promoteurs nous sollicitent afin de nous substituer à des enseignes défaillantes.
Où en est le positionnement prix de l'enseigne ?

Nous avons investi près de 300 millions d'euros dans les prix en 2009, auxquels il faut ajouter les 290 millions reversés à nos clients porteurs de carte en cagnotte. Sur le panel dit « exhaustif » des produits de grande consommation ayant un code-barres, nous arrivons deuxième derrière Leclerc, tout en observant le retour dans la course de Système U. Et, sur notre propre liste de courses de 1.500 produits, qui intègre aussi des produits non alimentaires et des métiers de bouche (boulangerie, boucherie, charcuterie-traîteur, poissonnerie, NDLR), nous avons été premiers toute l'année. Par ailleurs, nous avons décidé en 2010 de nous focaliser sur le non-alimentaire, avec de fortes baisses de prix en perspective.
Comment progressent les négociations avec les fournisseurs ?

Le scénario est à peu de choses près identique. L'an dernier, les tarifs proposés par les fournisseurs présentaient une hausse moyenne de 3,5 %. Grâce à la loi LME, à la capacité qu'elle donne de négocier les tarifs des industriels et à l'évolution de notre mix de ventes, nous sommes parvenus finalement à une baisse moyenne de 0,7 % des prix en magasin. Cette année, les fournisseurs nous présentent un peu moins de hausses dans les produits de grande consommation et un peu plus en frais libre-service, pour, au total, arriver à une hausse moyenne de 3,8 %. Nous allons à nouveau nous battre pour endiguer ce mouvement, afin de parvenir à une stabilité des prix. Tout cela sous le contrôle des pouvoirs publics, comme en témoignent les assignations récentes. Je reste très serein. Nos contrats sont parfaitement légaux.
Vous avez investi 90 millions d'euros sur trois ans dans votre magasin de Vélizy, le premier hypermarché français par le chiffre d'affaires. Quel bilan en tirez-vous ?

Depuis septembre, la fréquentation s'est accrue de façon importante et les comportements des clients nous ont confortés dans nos convictions. Même s'il y a encore quelques réglages à faire, nous sommes impressionnés par la réactivité des consommateurs face à l'évolution de notre offre. Plus on l'analyse et plus on a du mal à comprendre que certains se posent la question de la taille des hypermarchés ! Par exemple, pour le magasin de Mantes-la-Jolie, qui fait déjà 12.000 m 2 de vente, nous allons prochainement mettre en oeuvre un agrandissement de 3.000 m 2 supplémentaires.
Vous multipliez les tests : une nouvelle enseigne de grande surface « hard discount » Priba par Auchan, en mars, à Mulhouse ; un petit Auchan alimentaire et plutôt haut de gamme, bientôt, à Marseille ; sans compter un projet d'hypermarché non alimentaire à Rennes. C'est un peu le grand écart !

Le grand écart, nous le faisons depuis très longtemps, avec pour axe stratégique d'être très fort à la fois sur les prix et sur le choix, comme en témoignent encore les 450 nouveaux fournisseurs PME référencés en 2009. Il y a une vraie cohérence dans l'ensemble. Quant à Priba par Auchan, l'avenir nous dira ce que deviendra ce test. Pour Auchan Gourmand, il s'agit aussi d'une réponse à la demande des édiles. Ce pourrait être demain une alternative à Monoprix en centre-ville. Il est, en revanche, trop tôt pour parler du projet de Rennes, d'autant qu'il subit un certain nombre de recours. Et il y a aussi les Drive. Avec une dizaine d'ouvertures en 2009, le développement va adopter son allure de croisière.
Vous vous étiez engagé, il y a deux ans, à ce que fin 2009, au plus tard, chacun des employés à temps partiel puisse bénéficier d'un contrat à temps plein s'il le souhaite. Où en êtes-vous ?

Tous ont reçu cette proposition, 3.500 salariés l'ont choisie et 70 % d'entre eux en ont déjà bénéficié. Résultat, 2.482 employés précisément sont passés de 28 à 35 heures et ont vu leur salaire annuel progresser en moyenne de 5.000 euros depuis 2007. Chez Auchan, le travaillez plus pour gagner plus, ça marche !
Ikea France vit ces jours-ci un conflit social dans le cadre des négociations salariales. Comment ça se passe chez Auchan ?

Tout le monde sent une tension plus importante que les années précédentes, liée à la crise économique et financière, aux risques sur l'emploi, à un manque de visibilité. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont commencé dans l'entreprise et je reste confiant. Nous avons ainsi annoncé hier à nos partenaires sociaux le taux de participation au titre de l'année 2009. C'est une bonne nouvelle par rapport à 2008, puisqu'il s'établit en hausse, à 9,92 %, contre 8,5 %, soit un mois et demi de salaire net et 72 % de plus que la formule légale. Vous parlez donc à un directeur général optimiste !
PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE BOUDET, Les Echos

Philippe Baroukh
Né le 16 août 1957 à Tunis (Tunisie).
· Licence d'histoire Paris-Sorbonne
· Sciences politiques Aix-en-Provence
Chez Auchan depuis le 16 juin 1986, où il occupe successivement les fonctions de :
· chef de rayon au magasin d'Annecy
· chef de produit à la Centrale Produits Frais
· chef de secteur, puis directeur adjoint à Aubagne
· directeur du magasins de Saint-Etienne pendant deux ans
· directeur à Aubagne pour une durée de quatre ans
·directeur régional à Strasbourg de la région Est , de 1997 à 1999
· directeur des ventes de 2000 à fin 2001.
·il est directeur général d'Auchan France depuis janvier 2002.

mardi 16 février 2010

LE MIEL FAMILLE MARY PLACE MENGIN (MARCHE) A NANCY


FAMILLE MARY (miel) à la place de ANNICK (pàp), place du Marché Henri Mengin, entre MAISON DU MONDE et BRIOCHE DOREE

lundi 15 février 2010

BONNIE DOON EST A METZ (BAS, COLLANTS)


BONNIE DOON, rue Ladoucette (haut de rue Serpennoise,à la place de PUL'S BOUTIQUE, devant l'entrée principale du Centre Commercial Saint Jacques, entre ORANGE et EURODIF

IKKS EN CHAPLERUE METZ


IKKS MEN En Chaplerue à Metz, à l aplace de CHARMES & RONDEUR, entre EXCLUSIVE et SERGENT MAJOR, face à MAJE,TEEN FACTORY, CAROLL, IKKS ENFANTS

LISSAC RUE TETE D'OR METZ


LISSAC Opticien rue Tête d'Or à Metz : à la place d'Origine, entre COTE COEUR et COMPTOIR DES COTONNIERS

URBANISME COMMERCIAL MOCHE

Lu sur le site du journal Télérama le lundi 15 février 2010
Enquête
L’urbanisme à la française
Comment la France est devenue moche
Le 11 février 2010 à 15h30
Un gros bourg et des fermes perdues dans le bocage, des murs de granit, des toits d'ardoise, des tas de foin, des vaches... Et pour rejoindre Brest, à quelques kilomètres au sud, une bonne route départementale goudronnée. C'était ça, Gouesnou, pendant des décennies, un paysage quasi immuable. Jean-Marc voit le jour dans la ferme de ses parents en 1963. Il a 5 ans lorsqu'un gars de Brest, Jean Cam, a l'idée bizarre d'installer en plein champ un drôle de magasin en parpaing et en tôle qu'il appelle Rallye. Quatre ans plus tard, les élus créent un peu plus au nord, à Kergaradec, un proto­­type, une ZAC, « zone d'aménagement concerté » : les hangars y poussent un par un. Un hypermarché Leclerc s'installe au bout de la nouvelle voie express qui se cons­truit par tronçons entre Brest et Rennes. Puis viennent La Hutte, Conforama et les meubles Jean Richou... 300 hectares de terre fertile disparaissent sous le bitume des parkings et des rocades. Quelques maisons se retrouvent enclavées çà et là. La départementale devient une belle quatre-voies sur laquelle filent à vive allure R16, 504 et Ami 8. Un quartier chic voit le jour, toujours en pleine nature, qui porte un nom de rêve : la Vallée verte...

C'est à ce moment-là que ça s'est compliqué pour les parents de Jean-Marc. Avec l'élargissement de la départementale, ils sont expropriés d'un bon bout de terrain et ne peuvent plus emmener leurs vaches de l'autre côté de la quatre-voies. Ils s'adaptent tant bien que mal, confectionnent des produits laitiers pour le centre Leclerc, avant de se reconvertir : la jolie ferme Quentel est au­jourd'hui une des salles de réception les plus courues de Bretagne. Les fermes voisines deviennent gîte rural ou centre équestre. La Vallée verte, elle, se retrouve cernée de rangées de pavillons moins chics : « Nous, on a eu de la chance, grâce à la proximité de l'aéroport, les terres tout autour de la ferme sont restées inconstructibles. » Aujourd'hui, quand il quitte son bout de verdure préservé pour aller à Brest, Jean-Marc contourne juste la zone de Kergaradec, tellement il trouve ça moche : « C'est à qui fera le plus grand panneau, rajoutera le plus de fanions. Comme si tout le monde hurlait en même temps ses messages publicitaires. »

Ça s'est passé près de chez Jean-Marc, à Brest, mais aussi près de chez nous, près de chez vous, à Marseille, Toulouse, Lyon, Metz ou Lille, puis aux abords des villes moyennes, et désormais des plus petites. Avec un formidable coup d'accélérateur depuis les années 1982-1983 et les lois de décentralisation Defferre. Partout, la même trilogie – infrastructures routières, zones commerciales, lotissements – concourt à l'étalement urbain le plus spectaculaire d'Europe : tous les dix ans, l'équivalent d'un département français disparaît sous le béton, le bitume, les panneaux, la tôle.

Il n'y a rien à comprendre, a-t-on jugé pendant des années, juste à prendre acte de la modernité à l'œuvre, une sorte de chaos naturel et spontané, prix à payer pour la « croissance » de notre bien-être matériel. Les élites intellectuelles de ce pays oscillent entre répulsion (« c'est moche, les entrées de ville »), fascination (« vive le chaos, ça fait Wim Wenders ! ») et indifférence : elles habitent en centre-ville... Rien à comprendre, vraiment ? En 2003, l'architecte urbaniste David Man­gin prend le temps d'y réfléchir quelques mois et sort un an plus tard son formidable bouquin, La Ville franchisée, qui reste l'analyse la plus pertinente des métastases pé­riurbaines. Il faut en finir, dit Mangin, avec l'idée que ce « chaos sort de terre tout seul ». Il résulte au contraire « de rapports de forces politiques, de visions idéologiques, de cultures techniques ».

Lorsque apparaissent les premiers supermarchés, au début des années 60, la France ne compte que 200 kilomètres d'autoroutes, un morceau de périphérique parisien, aucune autre rocade, pas le moin­dre rond-point... et un architecte-urbaniste visionnaire, Le Corbusier ! Celui-ci a compris très tôt l'hégémonie à venir de la voiture, à laquelle il est favorable. Dès 1933, avec des confrères qu'il a réunis à Athènes, il a imaginé de découper les villes de fa­çon rationnelle, en quatre zones cor­respondant à quatre « fonctions » : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures routières. L'Etat s'empare de l'idée, on entre dans l'ère des « zones », ZUP, ZAC, etc. (1) Et puis il faut « rattraper » l'Allemagne et son insolent réseau d'autoroutes ! Du pain bénit pour notre illustre corps d'ingénieurs des Ponts et Chaussées. La France inscrit dans la loi (loi Pasqua, 1998) que tout citoyen doit se trouver à moins de quarante-cinq minutes d'une entrée ou d'une sortie d'autoroute ! Des itinéraires de contournement des villes sont construits, le territoire se couvre d'échangeurs, de bre­telles et de rocades. Vingt ans plus tard, les enfilades de ronds-points à l'anglaise, trop nombreux et trop grands, parachèvent le travail : ils jouent, constate Mangin, « le rôle de diffuseurs de l'étalement dans le nouveau Meccano urbain qui se met en place ».

L'empire du hangar
Ceux qui ont vite compris le potentiel que leur offrait ce quadrillage de bitume – foncier pas cher et abondant, accessibilité et visibilité formidables –, ce sont les nouveaux opérateurs du commerce. Ils s'appellent Leclerc en Bretagne, Auchan dans le Nord, Casino dans la région stéphanoise. Leur stratégie : se faire connaître sur leur terroir d'origine, saturer un territoire pour étouffer la concurrence, puis s'étendre à d'autres régions. « Localisations et accès sont repérés et négociés en amont, explique Mangin, auprès des propriétaires privés, des élus, des aménageurs de ZAC et des directions départemen­tales de l'Equipement. » Conçus à l'américaine – « no parking, no business » –, les hypermarchés raisonnent en termes de « flux » de voitures et de « zones de chalandise » : ils com­mencent par aspirer les consommateurs des centres-villes en attendant que les lotissements viennent boucher les trous du maillage routier... Aujourd'hui, la France, championne mondiale de la grande distribution – elle exporte son glorieux modèle jusqu'en Chine – compte 1 400 hypermarchés (de plus de 2 500 mètres carrés) et 8 000 supermarchés... Et pour quel bilan ! « En cassant les prix sur quelques rares mais symbo­liques produits, les grandes surfaces se sont enrichies en ruinant les pompes à essence, les commerces de bouche, les drogueries, les quincailleries, des milliers de commerces indépendants spécialisés ou de proximité, des milliers d'artisans, et même des milliers de producteurs et fournisseurs. Les résultats sont objectivement inacceptables. Avec, en plus, des prix supérieurs à ceux de nos voisins eu­ropéens ! » Ce n'est pas un dangereux contestataire qui dresse ce constat, mais Jean-Paul Charié, député UMP du Loiret (hélas décédé en novembre dernier), dans un rapport sur l'urbanisme commercial rédigé en mars 2009. La logique des grandes surfaces a vidé les centres-villes de leurs commerces, a favorisé la malbouffe, contraint de nombreuses entrepri­ses à délocaliser. Elle a fabriqué des emplois précaires et des chômeurs. C'est une spécificité très française – 70 % du chiffre d'affaires commercial est réalisé en périphérie des villes, contre 30 % en Allemagne.

L'homme le plus riche de France ? Gérard Mulliez, fondateur du groupe familial Auchan. Une nébuleuse d'entreprises dont le poids estimé en fait le premier annonceur publicitaire et le troisième employeur du pays. Difficile de résister à son influence, ou à celle des Leclerc, Carrefour, Intermarché, aménageurs en chef de l'Hexagone. Jusqu'à la loi de modernisation de l'économie votée en 2008, l'implantation des grandes surfaces n'était d'ailleurs pas soumise au droit de l'urbanisme, mais au seul droit commercial. Aucune règle n'était édictée quant à la forme ou à l'aspect des bâtiments, seule la surface comptait, donnant lieu à des marchandages peu re­luisants avec les élus : laisse-moi construire mon supermarché, je financerai ton club sportif... « L'aménagement du territoire soumis aux puissances financières débouche toujours sur des effets pervers, poursuit le rapport Charié. Comment un élu peut-il facilement refuser un projet parasite si c'est par ailleurs une source de financement pour le budget communal ? » A fortiori s'il est maire d'une petite ville, désormais en première ligne. Car l'hypermarché de première génération s'est « fractionné ». Decathlon, Norauto, Leroy-Merlin, Kiabi, Cultura... c'est aussi le groupe Auchan ! Autant de MSS (moyennes surfaces spécialisées) qui investissent de nouvelles petites ZAC, où McDonald's côtoie désormais Biocoop... Pas un bourg qui n'accueille le visiteur par un bazar bariolé : « C'est partout le même alignement de cubes et de parallélé­pipèdes en tôle ondulée, le même pullulement de pancartes et d'enseignes », se désole Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du même Loiret, qui a déposé une proposition de loi à l'automne dernier. Son objectif : que « tous les documents d'urbanisme assurent la qualité urbaine, architecturale et paysagère des entrées de ville ». Plein de bonnes idées, le texte a été adopté il y a deux mois par la majorité sénatoriale UMP, qui l'a vidé de sa substance – plus aucune mesure contraignante.

Le rêve pavillonnaire
Tandis que nos compatriotes s'accoutumaient à naviguer le week-end d'un parking à l'autre, les quartiers pavillonnaires ont fleuri. Il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment eu d'autre choix, les Français, face à une crise du logement qui sévit depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que la population du pays était stable depuis le milieu du XIXe siècle – 40 millions d'habitants –, le baby-boom, l'accélération de l'exode rural, le recours à l'immigration puis l'arrivée des rapatriés d'Algérie changent la donne : il faut construire, vite, pour éradiquer les taudis urbains. Ce sera, pendant vingt ans, la politique des grands ensembles, à laquelle la circulaire Guichard de 1973 met brutalement fin. Place au rêve pavillonnaire ! Certes, dans les années 20, les débuts de l'exode rural avaient donné naissance aux premiers lotissements – les fameux pavillons Loucheur des faubourgs parisiens. Mais cette fois, on change d'échelle. Rêve de tous les Français, le pavillon ? C'est ce que serinent, depuis Valéry Giscard d'Estaing, tous les gouvernements, qui appuient leur politique sur le rejet des grands ensembles et sur « notre mémoire rurale » – souvenons-nous de l'affiche bucolique de François Mitterrand en 1981, la force tranquille du clocher.

« Pourtant, le pavillon, c'est avant tout un choix contraint », constate David Mangin. Les centres-villes étant devenus inabordables, les familles pas très riches – elles sont la grande majorité – sont condamnées à l'exil périurbain. Et elles le resteront tant que manquera une bonne offre résidentielle collective. Alors, comme l'a observé l'urbaniste Bruno Fortier, « on tartine du lotissement au kilomètre », c'est facile et pas cher. Conçue par un promoteur-constructeur, la maison est un « produit », à commander sur catalogue. Où que l'on aille, le marché ne sait fournir que des lotissements avec des rues « en raquette », des parcelles de même taille, des maisons posées sur leur sous-sol de béton ; tant pis pour le raccord visuel avec la ville ancienne. Les plantes des jardins sont achetées en promotion à la jardinerie du coin ; tant pis pour la flore locale et le paysage. La puissance publique y met du sien : incapable d'assurer la con­tinuité urbaine, elle croit compenser en imposant les règles draconiennes des Plans locaux d'urbanisme (PLU). Les Directions départementales de l'Equipement (DDE) imposent leurs normes, et les architectes des Bâtiments de France (ABF) homogénéisent à coups de pastiches régionalistes. Allez essayer de construire une maison en bois ou un peu personnalisée dans un lotissement ! « Les gens qui essaient se font flinguer, dit David Mangin. Ils doivent s'expliquer avec le maire, déposer trois permis, il y a des recours... Ils sont découragés. »

Les dégâts de la décentralisation
« Pendant très longtemps l'urbanisme a été une affaire d'Etat en France », rappelle Thierry Paquot, philosophe de l'urbain et éditeur de la revue Urbanisme. Mais, à partir des années 80, les gouvernements, de droite ou de gauche, ont délégué à d'autres la fabrication de la ville. L'Etat s'est mis au service du privé : « Le meilleur exemple, c'est Laurent Fabius, qui "offre" à Eurodisney une ligne de RER que les habitants de Marne-la-Vallée réclamaient sans succès depuis des années ! » En 1983, les lois de décentralisation donnent tout pouvoir aux maires en matière de permis de construire « et la catastrophe commence, estime Thierry Paquot. La plupart des élus sont totalement incompétents en matière d'urbanisme, et de plus ont un goût exécrable ». Ils se reposent sur les promoteurs pour produire du clés en main. « L'habitat se banalise et conduit à cette France moche qui nie totalement l'esprit des lieux. » Frédéric Bonnet, architecte-conseil de l'Etat en Haute-Vienne, confirme : « Dans un rayon de 40 kilomètres autour de Limoges, tous les villages ont construit dix, quinze, vingt maisons pour des habitants qui ne se rendent jamais dans le centre-bourg, puisqu'ils travaillent tous... à Limoges. » Le mécanisme est simple : pour lutter contre l'exode rural, pour éviter la fermeture de l'école, la commune fait construire un lotissement, qui amène de nouveaux arrivants. Mais les enfants scolarisés grandissent et s'en vont. Il faut créer un second lotissement pour attirer de nouvelles familles. C'est la fuite en avant. Le mitage du paysage est renforcé par la spéculation foncière. Difficile pour le maire d'une petite commune de refuser à des voisins agri­culteurs la constructibilité sachant que le prix du terrain à lotir est alors multiplié par dix ou vingt. Et voilà comment la France consomme pour son « urbanisation » deux fois plus de terres agricoles que l'Allemagne : « Il faut en finir avec la politique urbaine coordonnée au niveau de la commune, ce n'est pas la bonne échelle », conclut Frédéric Bonnet.

Un développement pas durable
L'urbanisme raconte ce que nous sommes. Le Moyen Age a eu ses villes fortifiées et ses cathédrales, le XIXe siècle ses boulevards et ses lycées. Nous avons nos hangars commerciaux et nos lotissements. Les pare-brise de nos voitures sont des écrans de télévision, et nos villes ressemblent à une soirée sur TF1 : un long tunnel de publicité (la zone commerciale et ses pancartes) suivi d'une émission guimauve (le centre muséifié). Cette périurbanisation vorace s'opère en silence – les revues d'architecture l'ignorent. Elle a été peu visitée par le roman, le documentaire ou la fiction. Aux Etats-Unis, des films comme American Beauty, la série Desperate Housewives ont raconté l'ennui qui suinte des quartiers pavillonnaires. En France, il manque un Balzac contemporain pour décrire la comédie urbaine. « La ville n'est pas objet de débat, analyse Annie Fourcaut, historienne de la vie citadine. On débat de l'école, pas de la ville, sans voir que la secon­de conditionne la première. Peut-être parce que les Français ne sont pas un peuple urbain. Il a fallu attendre 1931 pour que la population des villes égale celle des campagnes, des décennies après les Anglais et les Allemands. » Alors, il n'y aurait pas d'autre modèle de vie que celui qui consiste à prendre sa voiture tous les matins pour faire des kilomètres jusqu'à son travail, par des routes saturées et des ronds-points engorgés, pour revenir le soir dans sa maison après être allé faire le plein chez Carrefour ? « L'inflexion, sur le plan des idées, a commencé, se réjouit Bruno Fortier. Depuis trois ou quatre ans, tout le monde dit : on arrête les conneries, on se calme, on redensi­fie, on réurbanise intelligemment, on cesse de dévorer les terrains agri­coles... Mais fabriquer un urbanisme plus évolué, avec un rapport à la nature plus riche, comme ce que l'on voit aux Pays-Bas, au Danemark ou en Allemagne, ça va coûter un peu plus cher ! »


L'impératif écologique supplantera-t-il l'impéritie politique ? Durant l'été 2008, quand le prix de l'essence s'est envolé, le chiffre d'affaires de certaines zones commerciales s'est effondré. Affolés, les habitants des lotissements ont réclamé des lignes de bus à leur maire. « Depuis la fin des grands ensembles, la France n'avait plus de projet urbain collectif, rappelle Annie Fourcaut. Le développement durable pourrait en cons­tituer un. » Alors rêvons un instant à ce que pourrait être une « ville passante », comme l'appelle David Mangin, une ville désintoxiquée de la voiture, désenclavée, oublieuse des artères qui segmentent et des zones privatisées et sécurisées, une ville de faubourgs dont les fonctions – habitat, travail, commerce, loisirs – seraient à nouveau mélangées, une ville hybride, métissée, où chacun mettrait un peu du sien... Trop tard ?


Le pavillon, un choix ?
Sur la carte du Comité du tourisme de la Haute-Vienne, les villages dessinés ressemblent tous à celui de l'affiche du candidat Mitterrand en 1981. Et en vrai ? Au sud-ouest de Limoges, au-delà de la zone commerciale, Boisseuil s'est couvert de lotissements. L'un d'eux se termine. Des dizaines de pavillons bas, parfois pas loin du cabanon amélioré. Il est loin « l'éco-quartier », dernière marotte de nos élus. C'est la France qui se lève tôt, qui fait des heures sup, mais n'a pas de quoi s'offrir plus. A 5 kilomètres de là, à Pierre-Buffière, vieux bourg de 1 200 habitants, on tombe sur 21 parcelles, au bord des champs. Anne, « nounou », et son mari, fonctionnaire, sont venus « pour la qualité de vie ». De toute façon, « Limoges, c'était bien trop cher ». Bien sûr, « 80 % des gens qui habitent ici travaillent à Limoges. Il faut tout faire en voiture ». Même son de cloche à Eybouleuf, 400 habitants à peine, à 16 kilomètres au nord. Le manque d'argent, toujours... « Avec la crise, les gens sont mutés et obligés de revendre », dit Louis, ancien routier. « Construire, c'est meilleur marché que de louer », explique quand même Fernand, retraité des abattoirs, qui a eu sa maison dès 1982. Depuis, combien ont poussé autour ? « Une, deux... neuf ! » Et d'autres plus loin. Tous les commerces ont coulé. « Les campagnes, maintenant, c'est des dortoirs. Mais les gens y sont plus heureux qu'en ville. » X.J.
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Xavier de Jarcy et Vincent Remy
Photos Patrick Messina
Télérama n° 3135

(1) La ZUP (zone à urbaniser en priorité), procédure d'urbanisme créée en 1959 , a permis la construction des grands ensembles. La ZAC (zone d'aménagement concerté) s'est substituée à la ZUP en 1967, pour faciliter la concertation entre collectivités publiques et promoteurs privés.

(2) Reprenant les attributions des Ponts et Chaussées (réseaux routiers, règlements d'urbanisme, etc.), les Directions départementales de l'Equipement (DDE) ont été créées en 1967. Depuis les lois de décentralisation, elles relèvent des conseils généraux. Le 1er janvier, elles ont fusionné avec les Directions départementales de l'Agriculture et de la Forêt, devenant DDT (Directions départementale des territoires). Elles sont donc désormais censées se préoccuper de développement durable...

A lire
La Ville franchisée, Formes et structures de la ville contemporaine, de David Mangin, 2004, éd. de la Villette, 480 p., 35 €.

Télérama.fr
Cette rocade près de chez vous vous agresse... Ce hangar clinquant vous fait mal aux yeux... Partagez vos souffrances périurbaines avec nous. Nous attendons vos photos pour Télérama.fr ! Par e-mail (pas plus de trois photos par envoi) à : atelierphoto@telerama.fr

samedi 13 février 2010

DRIVE IN PUR GRANDES SURFACES

Lu sur le site du journal France Soir le 13 février 2010
e drive-in s’étend aux grandes surfaces

Thomas Morel, le samedi 13 février 2010 à 04:00
Le drive-in s’étend aux grandes surfaces /

Le drive, système qui permet à chacun de retirer en voiture des achats effectués préalablement sur Internet, séduit de plus en plus les grandes enseignes.

On connaissait le concept des drive-in dans la restauration rapide, il s’étend depuis quelques mois à la distribution. Auchan Drive, Express Drive de Leclerc, Course U de Système U, en attendant l’offre de Carrefour prévue pour cette année… Le concept attire de plus en plus les grands magasins.

Concrètement, les courses passent par une interface en ligne. Le client se connecte au site Internet du distributeur souhaité (à l’heure actuelle, www.auchandrive.fr, www.expressdrive.fr ou www.courseu.fr) et sélectionne le magasin où il souhaite retirer ses paquets. Il fait ensuite ses courses sur le site en fonction des produits disponibles dans le magasin. Une fois les achats terminés, on choisit le jour et l’heure de retrait des achats. Le paiement s’effectue soit en ligne, soit quand on se rend au magasin pour retirer les colis.

Les avantages sont multiples. D’abord en temps gagné : s’il faut encore se rendre sur place pour retirer ses colis, il n’y a plus besoin de passer des heures entre les rayons et de subir les longues files d’attente pour passer en caisse. « Les clients qui avaient fui les hypers les plus grands parce qu’ils trouvaient qu’ils y perdaient trop de temps y reviennent avec le drive », insiste Michel-Edouard Leclerc, président de la chaîne de distribution qui porte son nom. Il y a aussi un côté pratique puisque les achats sont mis à disposition au moment souhaité par le client.

Ce nouveau concept veut être le concurrent direct des magasins en ligne, tels Ooshop.com et houra.fr. Il permet en effet des tarifs inférieurs à ses concurrents sur le Net puisqu’il n’y a aucun frais de préparation ou de livraison. Le client paie donc le même prix que s’il faisait lui-même ses courses.
Un modèle qui se cherche encore
Pour les distributeurs, il faut encore trouver le meilleur modèle économique. A l’heure actuelle, certains s’appuient sur des magasins existants et font travailler le personnel déjà en place, alors que d’autres optent pour une structure indépendante avec un entrepôt dédié, localisé sur un axe stratégique (généralement entre habitations et quartiers d’affaires). En attendant, tous comptent sur le succès de ces drive : Leclerc entend en équiper 90 % de ses magasins d’ici à trois ans et Carrefour table sur une centaine d’ouvertures sur la même période. Reste à savoir si les clients se laisseront séduire par le système.

GO SPORT : SPORT SHOES DESTOCKAGE

Lu sur le site du journal Le Figaro le 13 février 2010

Go Sport se lance dans le discount de chaussures
Alexandre Debouté

Une trentaine de magasins Courir pourraient être rebaptisés Sport Shoes Departement et dédiés au déstockage.

Sport Shoes Department. Cette nouvelle enseigne de magasins de chaussures de sport verra le jour en avril prochain à Sainte-Geneviève-des-Bois, en région parisienne. Pour le moment, il s'agit d'un test mené par la chaîne Courir (filiale de Go Sport), qui traverse une mauvaise passe. Son chiffre a reculé de 9 % l'an passé.

Si l'expérience s'avère concluante, une trentaine des 208 points de vente Courir pourraient passer sous le nouveau pavillon, et écouler à prix cassé les invendus du groupe. La nouvelle enseigne restera cantonnée aux zones commerciales situées en périphérie des villes et identifiées par les consommateurs comme des espaces «discount».

«Sport Shoes Departement fera du déstockage au sens large» , explique Jacques Krauze, le nouveau directeur général de Courir arrivé en septembre pour remettre à plat la stratégie. Cet ancien patron de Go Sport avait bouclé le rachat de Courir en 1988. Spécialiste du merchandising, il a ensuite piloté le lancement de Citadium pour le compte de PPR. En revenant dans le groupe Go Sport en septembre, Jacques Krauze a rapidement fait son diagnostic : les surfaces de vente de Courir étaient sous-exploitées, et les mises en avant de produit pas cohérentes avec le concept de l'enseigne. «Les vitrines montraient quelques produits textiles et des accessoires, alors que Courir propose d'abord une offre de chaussures», souligne le patron.

Ce dernier a mis au point un nouveau concept de boutique, qui accorde une plus grande place au textile, afin de rajeunir et féminiser la clientèle. Le renouveau passe notamment par le référencement de nouvelles griffes prisées par les 18-25 ans.

En place dans sept magasins, le nouveau concept aurait permis de réaliser une progression de chiffre d'affaires au mètre carré supérieure de 10 à 15 points à la moyenne de l'enseigne.

Un nouveau concept de magasin

Jacques Krauze souhaite désormais segmenter le parc de magasins Courir. Seuls 150 des 208 points de vente actuels conserveront l'enseigne. Leur positionnement sera premium (haut de gamme) pour ceux situés dans les grands centres commerciaux et en centre-ville. Il sera standard pour ceux des galeries d'hypermarchés. Les autres seront fermés, cédés ou passeront sous l'enseigne Sport Shoes Departement

Le groupe Go Sport espère que le redressement de Courir lui permettra de repasser durablement dans le vert. Sa principale filiale, l'enseigne Go Sport (127 magasins en France) montre, elle, déjà des signes d'amélioration, grâce au lancement réussi d'un nouveau concept de magasin axé sur l'offre textile et abritant des espaces dédiés à différents univers (femmes, football, running, natation) et développés en partenariat avec les marques. Le chiffre d'affaires de Go Sport en France a tout de même reculé de 2,8 % l'an passé.

Le résultat opérationnel courant du groupe est lui redevenu légèrement positif, à 1,1 million d'euros. La société a enregistré l'an passé un chiffre d'affaires en recul de 4,4 %, à 693,8 millions d'euros, et une perte nette de 1,4 million d'euros seulement, contre 15,9 millions en 2008, grâce une politique stricte de réduction des coûts.

vendredi 12 février 2010

ARRETER DE DETRUIRE LES SURPLUS DE VETEMENTS

Lu sur le site du journal Le Nouvel Observateur le 12 févier 2010
Nº2358
SEMAINE DU JEUDI 14 Janvier 2010

Le «cybermarché» des exclus

L'Agence du Don en Nature a su convaincre les industriels français d'arrêter de détruire leurs surplus de vêtements ou d'articles démodés. Elle les stocke pour les redistribuer aux associations caritatives

Dans le quartier des Olympiades envahi par les tours, au sud-est de Paris, on remarque à peine une petite porte en bois rouge, qui semble d'un autre temps. Derrière vivent près d'une trentaine de femmes. Victimes de violences conjugales, toxicomanes, prostituées. .., elles ont été recueillies par l'association Aurore, qui se consacre à la réinsertion sociale depuis plus d'un siècle. Mais, pour la première fois, à Noël, elles ont eu droit elles aussi aux cadeaux reçus par beaucoup de Françaises. Du rouge à lèvres Gemey, du mascara La Roche-Posay, du parfum Vanderbilt, tous empaquetés et enrubannés. «C'est très important pour ces femmes, qui n'ont pratiquement rien, de recevoir des présents neufs, et pas seulement des objets usagés dont les autres ne veulent plus», raconte Angélique Berangé, responsable du foyer.
Les cadeaux viennent de l'Agence du Don en Nature (ADN), créée en 2008 par Jacques- Etienne de T'Serclaes. Cet ancien expert comptable de 62 ans, désormais financier et administrateur de sociétés, siège notamment au conseil d'une ONG américaine, Gifts in Kind, dont il veut répliquer le modèle en Europe. En commençant par la France : «Le circuit du don fonctionne assez bien pour l'alimentaire, raconte-t-il, mais beaucoup plus difficilement pour le reste : vêtements, petit électroménager, ustensiles de cuisine, produits d'hygiène...» Avec, d'un côté, des fabricants qui détruisent pour des milliards d'euros de produits et, de l'autre, 8 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 30 euros par jour ! Eh oui, nos sociétés d'hyperconsommation n'hésitent pas à passer à l'acide des cargaisons entières de tee-shirts à la coupe démodée et de pantalons qui n'ont plus la couleur de la saison, à détruire des palettes remplies de jouets, dont l'emballage est obsolète ou légèrement endommagé. Le «New York Times» vient d'ailleurs de fustiger le géant suédois H&M, qui lacérait ses vêtements invendus au cutter... Face au tollé, sa filiale américaine a dû promettre qu'elle allait désormais les donner à des oeuvres.

«Les industriels sont le plus souvent d'accord pour faire don des stocks non écoulés, mais les ONG caritatives sont rarement capables de se charger de telles quantités», explique Jacques-Etienne de T'Serclaes. Il a donc décidé de mettre son expérience - notamment sept ans dans la grande distribution - et son carnet d'adresses au service de son agence, conçue comme un «passeur», qui réceptionne, stocke et redistribue couches-culottes et fournitures scolaires aux associations. «On a livré pour 1 million d'euros de produits et accumulé 5 millions de stocks en 2009, résume-t-il. Notre objectif est d'avoir distribué l'équivalent de 10 millions d'euros, et aidé 1 million de personnes fin 2011.» Le potentiel de croissance est énorme : aux Etats-Unis, Gifts in Kind, vieille de vingt-cinq ans, distribue pour 1 milliard de dollars de produits par an. Et en France, selon une étude d'HEC, 80% des fabricants sont prêts à donner, mais 6% seulement ont déjà des accords avec une association !
L'agence travaille déjà avec 14 marques (dont L'Oréal, Seb, Etam, ou Carrefour pour ses propres produits...) et une vingtaine d'ONG : Armée du Salut, Samu social, Secours catholique... Les produits sont entreposés dans deux hangars : géré par le groupe SOS, spécialisé dans l'insertion sociale, celui de Chambly (Oise) a déjà embauché quatre personnes, jusque-là exclues du marché du travail. «Cette initiative, assez innovante dans le paysage français, montre, une fois de plus, que beaucoup de problèmes sociaux peuvent être réglés», note son président Jean-Marc Borello. L'agence avance l'argent, mais ce sont les ONG qui assument le coût du stockage : environ 5% de la valeur des produits dont elles bénéficient,

«Notre mot d'ordre ? Moins de gaspillage, plus départage», résume Stéphanie Goujon, 35 ans, déléguée générale de l'Agence du Don en Nature. Cette ex-professionnelle de la pub, qui a passé douze ans chez DDB, est la seule salariée permanente de l'organisation. Dans la veine des charities américaines, gérées à la performance, l'agence fait en effet le plus possible appel au «mécénat de compétence». Sa comptabilité est effectuée gracieusement par PricewaterhouseCoopers, ses questions fiscales sont réglées par Landwell & Associés, ses contrats verrouillés grâce à August & Debouzy. Elle dispose même d'un site internet dernier cri, signé Neodicio, où les associations partenaires commandent en ligne.
«L'agence a pu décoller parce que son professionnalisme inspire confiance à tous les millions», analyse Jacques-Etienne de T'Serclaes, qui lui consacre plus de la moitié de son temps, et a constitué une équipe d'une douzaine d'«entrepreneurs sociaux» de 22 à 72 ans, aux compétences variées. L'agence a ainsi obtenu des pouvoirs publics le label d'«intérêt général», sésame pour délivrer des reçus fiscaux. «Les entreprises donatrices bénéficient de crédits d'impôts de 60% de leur prix de revient industriel, dit T'Serclaes. Sur un don d'une valeur de marché de 10 millions d'euros, 2 millions peuvent être déduits. Souvent davantage que ce que proposerait un soldeur !»
Les industriels, eux, ne participent que parce qu'ils ont une garantie sur la destination des surplus. «Nous avons la certitude que nos crèmes et shampooings ne se retrouveront pas sur le marché gris», confirme Béatrice Dautresme, vice-présidente de L'Oréal, dont la fondation est - avec celle de Carrefour - l'un des partenaires fondateurs de l'agence. Les ONG récipiendaires s'engagent en effet par contrat à ne rien revendre ni utiliser dans les tombolas caritatives. Et même à ne rien donner à leurs bénévoles. «Les associations doivent rédiger des rapports documentés sur la distribution de leurs lots», explique Stéphanie Goujon. L'Agence du Don en Nature attend elle-même, en mars, une étude du consultant A.T. Kearney chiffrant son propre «retour sur investissement social». Et de nouvelles agences pourraient vite voir le jour à Marseille, mais aussi en Belgique, en Espagne et en Suisse... Bientôt une multinationale du don ?



Dominique Nora, Nathalie Funès
Le Nouvel Observateur

mardi 9 février 2010

VARIETY STORE(DECO,CUISINE, SDB) 2émé HEMA à VALENCIENNES

Lu sur le site du journal LSA le 9 février 2010
Le deuxième magasin Hema de France ouvrira à Valenciennes
Le 08 février 2010 par Sylvie Lavabre

Le centre commercial Place d’Armes à Valenciennes (Nord), accueillera en juin prochain la deuxième boutique française de l’enseigne néerlandaise de « variety store » Hema,sur une surface de plus de 450 m². L’enseigne propose des articles de décoration, cuisine et salle de bain, bureau, hygiène et accessoires pour enfants. Le premier a ouvert il y a un an à Créteil Soleil (94), un centre commercial exploité par la Ségécé, comme Place d'Armes. Cette galerie marchande a clôturé l’année 2009 avec un chiffre d’affaires et un taux de fréquentation quasi-stables, respectivement de 66 millions d’euros et d’environ 6 millions de visiteurs.

SOLDES D'HIVER 2009/2010 : MOINS D'ACHETEURS DANS LES MAGASINS

Lu sur le site du journal Les Echos le 9 février 2010

LES SOLDES D'HIVER N'ONT PAS FAIT RECETTE

Lu sur le site du journal Les Echos le 9 février 2010
Les soldes d'hiver n'ont pas fait recette
Fini les rabais sur les vêtements chauds, les soldes d'hiver se terminent aujourd'hui. Malgré le froid rigoureux qui, cette semaine, s'installe à nouveau sur l'Hexagone, les vitrines des magasins d'habillement se parent des couleurs du printemps, comme la promesse des beaux jours. Et surtout du retour des acheteurs, après un millésime 2010 pour le moins contrasté. Comme en témoigne l'euphorie des sites marchands, d'un côté, et l'amer constat des enseignes spécialisées de l'autre, mises en pièces, selon elles, par l'avènement des soldes flottants voulus par le gouvernement, que les commerçants ont le droit d'organiser à des dates qu'ils choisissent. Au milieu, les grands magasins ont pu tirer leur épingle du jeu. Ils ont su, une nouvelle fois, créer l'événement, bravant la relative banalisation de ce rendez-vous, mais aussi, peut-être, bénéficier de la météo, la neige incitant plutôt les clients à rester en ville.

Pour autant, « la baisse est quasi générale », si l'on en croit Evelyne Chabalier, de l'Institut français de la mode (IFM), interrogée par l'AFP. Le Crédoc table d'ailleurs, à l'heure des bilans, sur un recul entre - 2 % et - 5 % des ventes des soldes d'hiver, dans le sillage d'une année 2009 noire pour le textile (- 4 % de ventes environ en valeur).
L'e-commerce privilégié

Dans les centres commerciaux, les ventes ont diminué de 3 % par rapport à celles des précédents soldes d'hiver - là encore, en droite ligne d'une fréquentation en baisse de 3,7 % l'an passé par rapport à 2008. Quant à la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH), dont les adhérents totalisent 40 % du marché, elle relève des performances plus que moyennes. Les détaillants indépendants - représentés par la Fédération nationale de l'habillement (FNH), ils pèsent près d'un cinquième du marché -ont de leur côté bénéficié des achats de « grosses pièces » - expression consacrée pour les vêtements chauds -et enregistrent une progression de 3 % de leurs ventes. Pour les grands magasins (Galeries Lafayette, Printemps, BHV, Bon Marché, soit 6 % du marché), « les chiffres de janvier 2010 sont bons », affirme Claude Boulle, délégué général de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV). Les Galeries Lafayette font même état d'une croissance de 5 % de leurs ventes sur la période de soldes. Enfin, seul vrai rayon de soleil dans ce tour d'horizon, le commerce électronique affiche une croissance de 19 % cet hiver par rapport à celui de 2009, selon la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad). Mais il ne pèse encore que moins de 5 % des ventes non alimentaires en France.

Et si les sites marchands ne se plaignent pas des deux semaines de soldes supplémentaires, nombreux, en revanche, sont ceux des exploitants de magasins « en dur » qui déplorent ces soldes flottants. Le président du Conseil du commerce de France, Gérard Atlan, en a d'ailleurs fait un cheval de bataille cette année. Il « faudrait ouvrir de nouvelles concertations sur des sujets aussi sensibles pour les commerçants que la réduction des délais de paiement ou les soldes flottants », a-t-il ainsi déclaré, vendredi dernier, lors des états généraux du commerce réunis à Bercy.
A. BO., Les Echos

lundi 8 février 2010

CENTRES COMMERCIAUX EN RECUL : - 0,7 % EN DECEMBRE

Lu sur le site du journal LSA le 8 févier 2010L'activité des centres commerciaux en recul de 0,7% en décembre 2009
Le 05 février 2010 par Daniel BICARD

L’indice d’activité du mois de décembre 2009 (établi par le Conseil National des Centres Commerciaux à partir des chiffres d’affaires d’un panel de 154 centres) ressort à – 0,7% (par rapport à décembre 2008, à commerces constants). Les boutiques (+ 0,2%) s’en sortent mieux que les GSS (-2,7%).

Dans la catégorie « boutiques », l’équipement de la personne est le plus performant (+ 2 %), suivi par le secteur beauté & santé (+ 1%). En revanche l’équipement du ménage (-2,1%) et le secteur culture, cadeaux, loisirs (-2,2%) sont en recul.

En revanche côté GSS, c’est l’équipement du ménage (+ 1,3%) qui l’emporte sur l’indice d’équipement de la personne (- 0,5%) avec, là aussi une activité culture, cadeaux, loisirs en berne (-4,5%).

Sur les 12 mois cumulés de 2009 (comparativement à l'année 2008) l'indice d'activité des centres commerciaux marque tout de même une chute de -3,7%. Ou se confirme sur l'année la moins bonne résistance des GSS (-6,2%) face aux boutiques (-2,6%).

lundi 1 février 2010

UNIQLO CHERCHE DES EMPLACEMENTS PRESTIGIEUX A PARIS

Lu sur le site du journal France Soir le 1er février 2010
Uniqlo, le nouveau venu dans le prêt-à-porter connaît un franc succès

Jean Bouclier, le lundi 1 février 2010 à 04:00


Il y a quatre mois, la marque japonaise Uniqlo ouvrait son magasin géant au centre de Paris. Depuis, ses rayons ne désemplissent pas.

En quatre mois, elle a fait le tour de Paris, rameuté les foules et ouvert une jolie brèche dans le paysage français bien hiérarchisé du prêt-à-porter. Cette vedette qui s’attaque aux dressings des Frenchies à bord de son magasin-amiral de 2.150 m2, c’est Uniqlo. Uni-quoi ? Uniqlo, la marque japonaise de vêtements, leader incontesté en son pays, ambassadeur déclaré de la simplicité, de la qualité et de la liberté vestimentaire. Les trois gardiens du temple de la fast-fashion française, Zara, H & M et Gap, ont beau rester muets sur le sujet, le succès de la firme nippone a de quoi faire réfléchir. Style, prix, communication, France-Soir décrypte les atouts du nouveau crack des Grands Boulevards.
Le « juste prix »

Charlotte Bouvier, directrice marketing et communication de la marque en France, l’affirme : « Uniqlo, c’est un rapport qualité/prix très affirmé. » Et à 19,90 euros le jean ou le pull col en V dans les rayons stylisés du magasin, difficile de la contredire. La nouveauté d’Uniqlo : quelques modèles de basiques (pulls, pantalons, chemises, manteaux…) déclinés dans un maximum de couleurs. Un nombre restreint de famille de produits qui permet de tirer les prix vers le bas. Quand les autres marques ont des milliers de fournisseurs, Uniqlo se vante d’avoir moins d’une centaine de « partenaires » pour fabriquer ses gros volumes. Et les maîtres Takumi, experts japonais du textile depuis des décennies, assurent la formation des petites mains chinoises ou vietnamiennes. Mais pour Charlotte Bouvier, Uniqlo n’est pas le « bas prix », mais bien le « juste prix ».
La technologie dans les fibres

Oubliez le camping dans les bois, Uniqlo prétend faire des vêtements chauds pour être beau. La star de l’hiver, c’était la gamme Heat-tech, des doudounes, leggings et vêtements fins qu’Uniqlo a développés avec le géant japonais de la chimie Tokay. La marque met de la technologie dans ses fibres et se prépare aux chaleurs de l’été : Sarafine, le prêt-à-porter anti-transpirant, et Bra top, le petit top avec soutien-gorge intégré, sont à découvrir.
Le Japon dans le sang

Il y a Gap l’américain, H & M le suédois, Zara l’espagnol, mais le plus marqué, c’est Uniqlo le japonais. « Le Japon est dans l’ADN de la marque. » Du verre, des écrans, des néons, c’est Tokyo qui s’installe à Paris. Une origine clairement affichée qui plaît, qui attire et qui s’affiche là où on ne l’attend pas forcément : la retouche, gratuite à partir de 19 euros, « est réalisée en quelques minutes », s’étonne une cliente. « C’est la culture japonaise, explique Charlotte Bouvier, on s’occupe du client, on aide pour la taille, les ourlets, alors que les autres magasins coupent les coûts à tous les niveaux », comprenez font fi du service. Mais avec 200 employés dans le seul magasin d’Opéra, contre « 3 à 4 fois moins chez la concurrence », le combat est inégal.
La liberté revendiquée

Uniqlo a beau se considérer « à part », la comparaison avec Gap, H & M, Zara, revient en permanence : « Ils donnent un look à suivre, pour une mode éphémère qui donne l’impression de ressembler à tout le monde. » Uniqlo donne de son côté les éléments basiques, et chacun fait le puzzle vestimentaire qui lui plaît. « Les gens en ont marre de se voir imposer un logo, un look. On est revenu aux fondamentaux, et le plus simple, c’est avant tout de faire simple. »
Un marketing ficelé

Par manque de stratégie, les premiers pas d’Uniqlo en Grande-Bretagne, en 2001, avaient été difficiles. Mais depuis, le géant nippon a revu sa copie. Mise en place d’un « pop-up store » (magasin éphémère) cet été, choix d’ambassadeurs parisiens éloignés du star-system, tel Mathieu Kassowitz, lancement en grande pompe le 1er octobre, Uniqlo mérite pour ses premiers mois à Paris une jolie note. En attendant la suite, car « ce n’est pas un coup marketing, mais une réelle volonté d’implantation durable ». La marque cherche aujourd’hui d’autres emplacements prestigieux dans la capitale, pour que le vaisseau amiral ne soit plus seul. La japonisation ne fait que commencer.