jeudi 19 août 2010

COOP ALSACE FERME 13 MAGASINS "NON RENTABLES"

lu sur le site du journal L'ALSACE le 19 août 2010
Commerce
Coop Alsace ferme 13 magasins « non rentables »

D’ici à la fin octobre, Coop-Alsace va fermer 4 petits supermarchés ou supérettes dans le haut-Rhin et 9 dans le Bas-Rhin.

La Coop-Alsace avait de toute façon prévu de divulguer l’information courant septembre, mais « les partenaires sociaux » ont organisé la fuite et la nouvelle circule donc depuis 48 heures : 13 magasins vont fermer d’ici à la fin octobre. Information confirmée hier par Serge Lorentz, le responsable la communication de la coopérative (voir liste en encadré). Du coup, certains rendez-vous avec les municipalités, qu’on pensait informer sans leur communiquer l’objet à l’avance, comme par exemple celles de Soultz et de Jungholtz aujourd’hui, risquent de se passer dans un climat moins détendu que prévu !

« Nous ne sommes pas un service public »

A Strasbourg, au siège de Coop-Alsace, on ne livre pour l’instant aucun calendrier précis quant aux dates auxquelles les rideaux vont définitivement s’abaisser sur ces commerces de proximité, souvent inscrits de longue date dans le paysage des villages ou petits villes concernées. D’ailleurs, assure M.Lorentz, « la liste n’est pas immuable » : « On va peut-être encore laisser une chance à certains ». Clairement, selon ce responsable, il est question ici de logique économique : il s’agirait de magasins « qui perdent de l’argent et ne sont pas à l’équilibre économique ». « Nous sommes une coopérative, mais pas un service public », rappelle M.Lorentz.

Ceci dit, l’annonce de cette charrette n’aurait en soi rien d’exceptionnel, selon le directeur de la communication de la Coop : « On a beaucoup fermé et ouvert, depuis des années ». En tout cas, assure M.Lorentz, cette mesure « n’a rien à voir avec Leclerc ». Entendez : l’alliance entre les deux groupes, en 2008, qui a abouti à une redistribution des enseignes, mais uniquement dans les grandes ou très grandes surfaces. Ou alors indirectement ? Puisque, si Coop Alsace a donné l’impression de marquer une pause dans cette politique d’ouvertures (et surtout, quand même) de fermetures, c’est justement parce que « depuis deux ans, on était dans une histoire assez hard », qui consistait à « mettre les hypers sur les rails ».

« On a laissé la proximité de côté »

Du coup, explique M.Lorentz, « on a un peu laissé la proximité de côté ». L’heure des comptes serait donc venue.

Conscient des réactions négatives que ces annonces peuvent susciter, le porte-parole de Coop Alsace distingue cependant celle de certains élus « qui montent facilement au créneau, tout en autorisant des ouvertures (de surfaces commerciales) en périphérie ». Et il cite tel ou tel cas, notamment dans le Bas-Rhin. Mais la confrontation avec les élus peut aussi donner de bons résultats, si on en croit d’autres exemples, également dans le Bas-Rhin, à Hattmatt, par exemple, où, grâce à la municipalité, une Coop sera transférée d’ici à janvier-février sur « un emplacement meilleur et dans un local plus moderne », se donnant ainsi de nouvelles chances de résister à la concurrence. Ou encore à Still où, là aussi, un magasin « passablement vétuste » bénéficiera de ce genre de coup de pouce pour rouvrir l’année prochaine sous de meilleurs auspices.

La collaboration peut même aller plus loin, convient M. Lorentz, dans le cas, par exemple, où une commune fait l’effort d’accueillir une surface de vente dans un local dont le loyer serait pris en charge par la collectivité, pendant un an ou deux. Mais, là, admet-il, il y a des limites aux possibilités de nombre de communes, surtout les petites, et aussi aux possibilités que leur donne, en cette matière, des dispositifs comme le FISAC (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) et qui seraient, paradoxalement, moins favorables aux structures de type coopératives qu’aux initiatives strictement privées. Dans tous les cas, pour l’heure, 13 points de vente de proximité, parfois les seuls à subsister dans certaines communes, vont fermer posant problèmes aux populations les plus fragilisées, par l’âge, ou le manque de mobilité, et retranchant, tout simplement, un peu plus du confort de vie.



Luc Marck

13 fermetures
Dans le Haut-Rhin : Jungholtz,
Pulversheim, Soultz,
Staffelfelden.
Dans le Bas-Rhin : Altenstadt,
Auenheim, Betschdorf,
Gambsheim, Lauterbourg,
Ostwald, Rittershoffen,
Strasbourg/Neudorf,
Strasbourg/Montagne-Verte.

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