vendredi 10 septembre 2010

LECLERC NE CESSE DE GAGNER DES PARTS DE MARCHE EN FRANCE

Lu sur le site du journal Le Monde le 10 septembre 2010
Leclerc ne cesse de gagner des parts de marché en France
LEMONDE | 08.09.10 | 14h31 • Mis à jour le 08.09.10 | 14h31

Où s'arrêtera l'ascension de Leclerc ? L'enseigne numéro un en France depuis 2001 accroît encore son avance. Sur la période juin 2009-juin 2010, elle détient 17,1 % du marché national, selon l'enquête Référenseigne de Kantar Worldpanel, rendue publique mercredi 8 septembre, soit 0,5 point de mieux par rapport aux douze mois précédents.

Leclerc est l'enseigne qui a le plus profité de la légère remontée de la consommation des ménages sur la période (+ 2,5 % en valeur et de + 1,9 % en volume). Avec les supermarchés Système U (9,1 % de part de marché en hausse de 0,3 point), elle est ainsi le seul distributeur "à recruter et à fidéliser des clients", note Gaëlle Le Floch, directrice de l'unité distribution de Kantar Worldpanel.

La clé de sa réussite : l'image d'une enseigne très compétitive soutenue par un discours offensif et des polémiques sur le thème de la défense du pouvoir d'achat lancés par son charismatique patron, Michel-Edouard Leclerc. Il est vrai qu'en tant que groupement d'indépendants, l'enseigne n'a pas de compte à rendre à la Bourse et peut ainsi jouer sur ses marges pour gagner des parts de marché. Mais d'autres, qui ne sont pas cotés, ne font pas mieux : Auchan et Intermarché réussissent quand même à conserver leur part de marché avec respectivement 8,6 % et 12 %, bien souvent, il est vrai, grâce à l'ouverture de nouveaux magasins.

Le groupe Carrefour profite de l'engouement pour ses supermarchés Carrefour Market (+ 0,4 point à 8,5 %), mais il ne parvient pas à endiguer le déclin de ses hypermarchés en France. Leur poids recule encore de 0,3 point à 12,8 %.

Toutefois, souligne Mme Le Floch, les initiatives du numéro deux mondial de la grande distribution (création de la marque Carrefour Discount, lancement des "promos libres"...) ont donné le sentiment d'une enseigne devenue meilleur marché, laissant augurer un possible redressement.

L'argument prix est essentiel

De fait, dans un environnement économique encore morose, l'argument prix est essentiel. Et les enseignes qui ont, comme Casino, fait l'impasse sur ce thème, le paient. Les hypers et supermarchés du groupe perdent 0,3 point de part de marché à 5,3 %. Seuls des cas isolés comme Monoprix (2,2 % de part de marché) peuvent s'exclure de cette bataille en s'adressant à une niche de clientèle aisée et urbaine.

Dans ce contexte, le coup d'arrêt porté à l'ascension des maxidiscompteurs observée en 2008 peut surprendre. Mais ces chaînes ont été sanctionnées par des clients qui jugent désormais l'écart de prix avec les autres grandes surfaces moins intéressant. Les promotions intensives, les efforts de communication (1,298 milliard d'euros dépensés) et le recul de l'inflation à partir de 2009, ont incité les clients à revenir vers les enseignes traditionnelles. Et si Lidl maintient une part de marché à 4,8 %, Aldi, Dia, Ed, et Leader Price perdent du terrain.
Claire Gatinois

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire