dimanche 28 novembre 2010

L'AMERICAIN NETFIX MISE SUR LA FIN DU DVD

lu sur le site du journal Le Monde le 28 novembre 2010
L'américain Netflix mise sur la fin du DVD

LEMONDE | 25.11.10 | 14h49 • Mis à jour le 25.11.10 | 14h49

L'américain Netflix, véritable "success story" de la vidéo outre-Atlantique, mise désormais sur le numérique. Le groupe, qui a bâti sa réputation sur la location de DVD sur Internet, sans magasins physiques, a annoncé lundi 22 novembre le lancement d'une offre de visionnage en "streaming" (sans téléchargement), donnant un accès illimité à son catalogue de films pour 7,99 dollars (6 euros) par mois. Ce virage illustre la prise en compte par le groupe des changements de comportement de ses clients : la consommation de films dématérialisés prend le pas sur le DVD.

Basé dans la Silicon Valley californienne, Netflix a su s'imposer au début des années 2000 grâce à une offre très pratique. Ses membres établissent sur son site Web la liste des films qu'ils souhaitent voir dans le mois. Les DVD leur sont envoyés par courrier. Dès qu'ils ont terminé d'en voir un, ils le renvoient dans l'enveloppe mise à leur disposition. Le suivant leur parvient une fois que le précédent est retourné à l'envoyeur. Plus besoin de se déplacer au loueur du quartier, et surtout, de payer une pénalité quand on a dépassé la date limite de retour.

En 2009, Netflix, qui revendique 16 millions de membres, a engrangé un chiffre d'affaires de 1,67 milliard de dollars. Mais, selon l'analyste Michael Pachter, de la banque Wedbush Securities, l'abonné Netflix ne commande plus que 4 ou 5 DVD par mois en moyenne, contre 5 ou 6 il y a un an. Pour ce spécialiste de la vidéo, les DVD auront disparu d'ici vingt ans. Selon une autre source, le Digital Entertainment Group, les ventes et locations de DVD et de disques Blu-ray ont baissé de 7 % sur les neuf premiers mois de l'année, à 10,9 milliards de dollars aux Etats-Unis.

Si Netflix passe au "streaming", "c'est aussi parce que c'est moins coûteux en frais d'acheminement des films", note Jean-Marie Le Guen, du cabinet NPA Conseil. L'argent économisé pourrait être consacré à acquérir plus de droits de diffusion de films, afin d'enrichir un catalogue surtout constitué de classiques et de séries TV en retard d'une, voire de deux saisons.

Un modèle exportable

Netflix réplique aussi à son grand concurrent, le site Hulu, l'autre gros succès de la vidéo à la demande. Fondé en 2007 par NBC Universal, News Corporation and The Walt Disney Company, il a lancé le même type d'offre début novembre, également à 7,99 dollars par mois.

Ces propositions séduisantes ne sont pas encore disponibles en Europe. Mais Reed Hastings, le PDG de Netflix, a déclaré qu'il avait l'intention de s'exporter. Les acteurs français de la vidéo, encore petits face à ces mastodontes, restent sereins.

Du moins M6, pionnier en la matière. Pour Valéry Gerfaud, directeur général de M6 Web, l'offre de Netflix n'est pas révolutionnaire. "Nous croyons à l'abonnement illimité, que nous avons adopté pour M6 VOD. Il n'y a plus d'offres à l'acte car l'achat unitaire, au film, devient marginal." M6 Web à déjà mis en place des formules comme le "Pass Vip" qui, pour 9,99 euros par mois, permet de voir les séries américaines dès le lendemain de leur diffusion américaine, avant leur passage à l'antenne de M6.
Cécile Ducourtieux et Guy Dutheil

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