jeudi 25 novembre 2010

QUAND H & M ORGANISE UNE FIEVRE LANVIN

lu sur le site du journal Le Monde le 25 novembre 2010
Quand H&M organise une fièvre Lanvin

LEMONDE | 24.11.10 | 16h33 • Mis à jour le 24.11.10 | 16h33


Elles se sont pressées dès 6 heures devant le magasin des Champs-Elysées, à Paris. Elles étaient en "tenue de combat", jean et veste tout-terrain, prêtes aux bagarres dans les rangs et aux pugilats dans les rayons, comme ce fut le cas en février, avec la collection Sonia Rykiel pour H&M. "C'était l'hystérie : tout le monde est rentré d'un coup, les portants avaient été dévalisés, les vêtements piétinés, les chaussures dispersées", se souvient Muriel.

Mais voilà, mardi 23 novembre à 8 heures, le lancement de la collection exclusive de Lanvin pour H&M - événement monté en épingle (publicité télévisée, défilé à New York, spots sur Internet, etc.) - a ressemblé à un "happening" chic, comme si le couturier Alber Elbaz lui-même, veste de smoking et noeud papillon, présidait la cérémonie.

Les femmes parquées derrière des grilles devant l'antre du géant suédois se sont vu attribuer un bracelet de couleur, comme à la piscine. Les hommes, eux, ont eu libre accès au magasin - l'un des 11 en France et des 200 dans le monde vendant la collection Lanvin - à condition de se cantonner au rayon masculin.

La chaîne suédoise a peaufiné son organisation. Pour sa neuvième collection avec un grand styliste, ses clientes ont eu la permission d'entrer par groupes de 80 portant le même bracelet, après avoir attendu dans le froid "seulement" une heure.

"Plus que trois minutes..."

Vint ensuite le droit à quinze minutes dans la "zone Lanvin", avec des vendeurs qui vous portent les paquets et cherchent avec vous la bonne taille. "Plus que cinq minutes... trois minutes...", décompte le haut-parleur. Les mains s'agitent, saisissent les cintres au vol, la fièvre acheteuse gagne même les plus désabusées. Pas le temps d'essayer, juste celui de happer ici des escarpins recouverts de tissu (99 euros), là un collier avec strass (49 euros) et surtout l'une des ces petites robes froufroutantes (149 euros) pour lesquelles elles sont toutes venues.

"J'adore Lanvin, je m'habille déjà dans cette marque, mais là c'est cent fois moins cher que d'habitude !" se réjouit Sophie, 30 ans, employée dans la finance, venue tout exprès de Reims, par le TGV de 8 h 20. "Je vous tairai mon nom, je suis censée être malade, aujourd'hui !", lâche-t-elle dans un large sourire. "Cette robe est un peu trop grande pour moi, mais c'est un chic tellement parisien !" se félicite Diwen, une Hongkongaise de 28 ans.

A la sortie du magasin, des Asiatiques se photographient avec leur butin. Certains fashionistas croulent sous les paquets. Elles achètent trois ou quatre tailles différentes et reviendront se faire rembourser des modèles qui ne leur vont pas. A moins qu'ils ne les revendent. Fin 2004, nombre d'articles de la collection Karl Lagerfeld pour H&M, très vite épuisée, avaient fini aux enchères sur eBay, comme une série de "collectors".
Véronique Lorelle Article paru dans l'édition du 25.11.10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire