samedi 3 avril 2010

STARBUCKS DOIT SE METTRE AU "DECA" POUR LE BIEN DE SES ACTIONNAIRES

Lu sur le site du journal Le Monde du 1er avril 2010
Starbucks doit se mettre au "déca" pour le bien de ses actionnaires
LEMONDE | 31.03.10 | 15h11 • Mis à jour le 31.03.10 | 15h11

Starbucks admet enfin que la croissance se fait au goutte-à-goutte. La chaîne internationale de cafés a annoncé son premier dividende, près de vingt ans après son introduction en Bourse, preuve que les endroits où investir se font rares. Un retour de liquidité est un signe de maturité, mais Starbucks n'a pas encore entièrement guéri sa frénésie urbaine tentaculaire.
Il semble que la firme ait tiré des leçons de la crise. La demande de café haut de gamme a été durement touchée au cours des deux dernières années. Les ventes de ses magasins ont chuté. La société a fermé plusieurs centaines de boutiques et ralenti l'ouverture de nouvelles enseignes aux Etats-Unis, en faveur d'une expansion internationale. Et les coûts annuels ont été réduits de près de 600 millions de dollars (447,2 millions d'euros).

C'est à ce prix que le breuvage maison omniprésent s'est à nouveau ragaillardi. Ainsi, le chiffre d'affaires des points de vente ouverts depuis au moins treize mois était positif au premier trimestre, pour la première fois en deux ans. Les sommes versées aux actionnaires sont un signe de confiance supplémentaire.

Pourtant, la volonté de Starbucks de distribuer des liquidités à ses actionnaires pourrait être moins séduisante qu'elle n'en a l'air. La compagnie a promis environ 700 millions de dollars sous forme de dividendes, accompagnés d'un nouveau programme de rachat d'actions. Belle annonce. Mais Starbucks a déjà plus de 1,3 milliard de dollars de liquidités dans son bilan et devrait générer environ 1,6 milliard supplémentaire cette année. Et même si l'on ne peut pas vraiment comparer avec McDonald's, car cette société compte plus de franchises, la chaîne de hamburgers rémunère ses actionnaires environ deux fois plus que sa marge brute d'autofinancement.

L'ouverture de magasins est prévue à l'étranger, où la rentabilité a été faible. Et Starbucks met l'accent sur de nouveaux marchés. Ainsi, le café instantané a été déployé sous la marque maison, Seattle's Best Coffee, pour la restauration rapide.

Ces investissements pourraient marcher. Howard Schultz, le patron de Starbucks, a bonne réputation. Mais poursuivre tant d'initiatives différentes à la fois pourrait mener à des résultats hétéroclites. En revanche, accorder plus d'argent aux actionnaires obligerait Starbucks à siroter du décaféiné et à s'arrêter de bondir sans cesse d'une idée à l'autre. A la clef : un breuvage plus fort et plus savoureux pour les actionnaires.

(Traduction de Séverine Gautron.)

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