mercredi 28 avril 2010

TADDUNI C'EST FINI

Lu sur le site Zoom 43.fr du le 28 avril 2010
http://www.zoom43.fr/actu/ACT_detail.asp?strId=44145&strArtTypId=2
Brives-Charensac : Tadduni c'est fini
Ce mercredi après-midi, le tribunal de commerce de St-Etienne devrait mettre fin à Tadduni. Fondée juste après la seconde guerre mondiale, l'enseigne légendaire devrait définitivement tirer le rideau avant la fin de la semaine faute de repreneur. Depuis le placement de l'entreprise, il y a un an, en redressement judiciaire, il ne reste plus que deux magasins (St-Etienne et Brives-Charensac) alors qu'à son apogée, une douzaine de boutiques "cassaient les prix" sur le sol français. Au magasin de Brives-Charensac, les moins 70 % étaient accompagnés d'un pincement au coeur. Le 27/04/2010

"Emotionnellement, c'est un peu dur, moi je laisse 20 ans derrière moi. On avait notre clientèle attitrée, il y avait donc forcément des affinités qui s'étaient créées au long des années" remarque Laurie, responsable du magasin Tadduni de Brives-Charensac. Elle poursuit : "il y a beaucoup de gens qui regrettent que le magasin ferme, les clientes venaient ici, même si elles n'achetaient rien, il y avait toujours une discussion avec le personnel, on était vraiment un commerce de proximité". Une proximité qui existe à Corsac depuis 22 ans. Sauf coup de théâtre, mercredi soir sera la dernière représentation.

Tout le monde fouillait
Dans les travées du magasin de prêt à porter à petit prix, on croise encore quelques clientes. Avec des réductions à moins 70 %, la grosse affluence a surtout eu lieu la première semaine et le stock a été considérablement décimé. Marie-Claire, cliente habituelle, regrette cette fermeture : "ça fait de la peine de les voir fermer, c'était sympa comme magasin. On y trouvait des sous-vêtements pas très chers et de bonne qualité, c'était le seul magasin à proposer ce rapport qualité prix. C'était un commerce de proximité, c'était bien pratique mais bon... il reste encore deux trois bricoles à moins 70 % alors ça vaut le coup". Avec un soupçon de nostalgie dans son pas, elle retourne à ses achats.

[Une poignée de clientes fouille dans les présentoirs, Arlette fouille elle dans ses souvenirs. /MP ] Alors qu'une poignée de clientes fouille dans les présentoirs, Arlette, une habituée de très longue date, fouille dans ses souvenirs : " je connais bien Tadduni, depuis l'ouverture du premier magasin à Saint-Etienne. Je me souviens, ma maman nous y menait avec nos propres enfants et Monsieur Tadduni disait "allez madame, mais prenez un sac, allez !" et il le remplissait et il disait "pour vos petits enfants, allez, c'est cadeau". Tout était dans des cartons, par terre et tout le monde fouillait".

Mais les temps ont changé. La multiplication des magasins discount, à prix cassés, les solderies et autres magasins de déstockage ont fleuri, venant directement concurencer Tadduni jusque sur ses terres. Arlette regrette cette évolution : "Maintenant, avec tous ces produits qui viennent de Chine, nous on aime [Arlette: ''tous ces produits qui viennent de Chine, nous on aime pas tellement''. / MP] pas tellement alors qu'à Tadduni, il y avait des produits de marque française, de qualité et surtout pas cher. Pour nos hommes, on y prenait les pantalons parce qu'il n'y avait que ceux là qui leur allaient. Nos parents, puis nous, on y a habillé nos enfants puis nos petits enfants donc on est forcément déçu d'apprendre la fermeture de l'enseigne".

Vague à l'âme
Sur les deux sites, il reste encore seize employés. Tous devraient se trouver au chômage dans la foulée. Laurie, présente depuis 20 ans au magasin de prêt à porter de Corsac relativise : " on est sans amertume bien sûr puisque nous, on ne nous a jamais caché ce qui se passait donc ça fait une petite année qu'on sait que les magasins sont en vente et malheureusement, le jour J, c'est demain soir". Mais comment expliquer cette fermeture ? "Il y a beaucoup de choses qui se sont passées : il y a eu la crise au départ, après, c'est un cercle vicieux, des fournisseurs à prix moyen qui ferment aussi et ainsi de suite, c'est un engrenage qui se fait au fil des mois".
[A droite, Laurie, en compagnie d'une employée du magasin de Corsac, laisse 20 ans derrière elle./MP] Déçue de la fermeture, elle apprécie quand même le soutien de sa clientèle : "ça nous a fait beaucoup de bien de revoir les gens, parfois des clientes de longue date que l'on avait pas revues depuis longtemps et ça nous a aussi mis un peu le vague à l'âme".

Maxime Pitavy

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