mercredi 13 octobre 2010

LA FRANCE RISQUE LA SURPORDUCTION D'IMMOBILIER COMMERCIAL




La France risque la surproduction d\'immobilier commercial

Conséquence de la crise, qui a rendu les financements plus difficiles, l'immobilier commercial européen continue de tourner au ralenti. Hormis en Allemagne et en Pologne, on observe pour la deuxième année consécutive un fort ralentissement des projets d'implantation commerciale en Europe, selon une étude de Procos et Eurelia, les fédérations française et européenne du commerce. En diminution, les projets d'immobilier commercial font aussi plus souvent l'objet de reports vers 2012-2013 et d'un fort taux de mortalité des projets. Autre fait majeur, les projets diminuent fortement en taille sur la majorité des pays. « Les nouveaux projets de galerie enregistrés présentent un format 40-80 boutiques qu'on peut comparer aux opérations de 150-250 boutiques enregistrées il y a trois ans », précise l'étude. Outre un problème de financement, cette baisse de taille illustre, pour Eurelia, la vision des municipalités européennes, qui repensent leur politique urbaine pour réhabiliter leurs coeurs de ville et les friches industrielles.
12 % des opérations en centre-ville

En France, le nombre de projets est en baisse pour la première fois depuis les années 1990. En un an, l'Hexagone est passé de 730 projets à 593 (soit 7.432.000 m²) prévus pour les cinq prochaines années. Même avec cette chute, la France constitue le pays d'Europe dans lequel le plus grand nombre de projets et de mètres carrés sont programmés. 80 % des surfaces en projet (5.900.000 m²) concernent des opérations de périphérie, dont 52 % des parcs d'activités commerciales (3.780.000 m²) et 28 % des centres commerciaux (2.120.000 m²). Les centres commerciaux de centre-ville (890.000 m²) ne représentent que 12 % des surfaces en projet. Ce volume « apparaît déconnecté du niveau de consommation et de la demande des enseignes qui se montrent de plus en plus prudentes dans leur développement (et peut-être échaudées par les démarrages extrêmement difficiles des derniers centres ouverts) », prévient l'étude. Le nombre de projets pourrait se révéler excessif et induit de forts risques de cannibalisation… « risques qui sont déjà devenus réalité pour certains marchés fragilisés, notamment des villes moyennes », poursuit l'étude. Dans ce contexte, la proposition parlementaire de loi sur l'urbanisme commercial, mettant en avant l'aménagement du territoire et l'intercommunalité comme échelle de réflexion, tombe à point nommé. Elle « correspond à un changement d'époque engendré par le ralentissement économique et la surproduction de mètres carrés », estiment Procos et Eurelia.
MYRIAM CHAUVOT, Les Echos

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